
Concours international de poésie en langue française :
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Depuis quatre semaines, les Algériennes et Algériens manifestent dans les rues par millions pour réclamer la fin du régime qui les gouverne depuis vingt ans. La société algérienne s’exprime enfin, après des décennies de stagnation provoquée par la décennie noire puis entretenue par l’aliénation voulue par le régime, afin de se perpétuer.
Nous soussignés, scientifiques algériens résidant à l’étranger, assistons avec joie et espoir à ce soulèvement populaire. Nous apportons notre soutien aux manifestants, et nous les exhortons à rester pacifiques en toute circonstance. Ce mouvement a gagné la sympathie de toutes les opinions à l’étranger, non seulement au travers de ses légitimes revendications, mais aussi grâce à sa nonviolence, sa mixité, son civisme et à son humour malicieux.
Le pouvoir le sait et fera tout pour annihiler cette sympathie. Une vigilance de tous les instants est absolument vitale. Ce sursaut de la société civile a surpris tous les observateurs, aussi bien par son ampleur que par son caractère pacifique et bon enfant. Ceux qui ont parié sur l’anesthésie prolongée des Algériens se sont trompés. La mobilisation de tous les moyens de l’Etat en faveur du cinquième mandat du président-fantôme, la répression qui a frappé ces derniers mois des journalistes et des blogueurs, et l’absence d’une opposition politique crédible n’auront pas suffi cette fois. Le peuple est pacifiquement sorti dans la rue, dans toutes les villes d’Algérie.
Ce mouvement est inédit. Pour la première fois depuis l’indépendance, toutes les composantes de la société y ont pris part. Des quartiers populaires aux banlieues huppées, des grandes villes du Nord jusqu’aux campus des villes du Sahara, jeunes, qui sont la majorité de la population, étudiants, avocats, journalistes, chômeurs, juges, ouvriers, employés, retraités sont sortis pour crier leur désir d’une Algérie démocratique et débarrassée du clan au pouvoir. Il est très important de rappeler et d’affirmer que ce mouvement a été initié par le peuple, loin des partis et des officines.
Cela nous économisera l’énergie de répondre aux accusations habituelles à propos de la main étrangère et du complot permanent contre l’Algérie. Si complot il y a, c’est plutôt celui du clan au pouvoir. Le plus difficile reste à faire : faire partir ce régime. Le peuple algérien écrit son histoire et il ne reculera pas.
Les dernières manœuvres du clan au pouvoir pour reporter les élections présidentielles, en prolongeant le mandat actuel, et en violant encore une fois la Constitution, ne font que trahir ses contradictions et ses divisions. Et c’est de bon augure ! Nous appelons le régime à partir pacifiquement, à respecter la volonté du peuple algérien et à lui épargner des sacrifices en vies humaines et des souffrances supplémentaires.
Nous saluons les forces de l’ordre pour leur attitude responsable durant les marches et nous les appelons à rejoindre le peuple. Nous souhaitons une prise de position similaire de la part de l’Armée Nationale Populaire, et nous lui disons ce qu’elle sait déjà : elle est le bras armé de la Nation et non celui du régime. Nous considérons qu’il est également de notre devoir de participer aux débats sur la suite de ce mouvement.
Nous joignons nos voix à ceux qui réclament un gouvernement de transition, formé de citoyens compétents et dirigé par une personnalité intègre et acceptée de tous les Algériens. Naturellement, les membres d’un tel gouvernement ne devront pas appartenir au clan au pouvoir ni à son régime. En plus de gérer les affaires courantes, nous souhaitons que ce gouvernement de transition prépare le retour devant le peuple, pour élire un exécutif puis un parlement dans les conditions prévues par la Constitution, et avec toutes les garanties de transparence et de démocratie.
Cela implique la création d’une commission indépendante chargée de préparer les élections et l’ouverture des médias publics nationaux à tous les candidats afin de permettre le débat politique libre dans tous les médias.
Ces débats permettront de cristalliser les revendications populaires en projets et programmes politiques que porteront des candidats compétents et moralement irréprochables. Il est aussi une mesure politique qui nous tient à cœur et qui scellerait de façon symbolique la fin du régime actuel : le parti du Front de Libération Nationale (FLN) appartient à tous les Algériens et non pas seulement à ceux qui ont libéré le pays par les armes de 1954 à 1962. Le FLN devrait être dissous et rendu à l’Histoire, et cela aurait dû être fait à l’indépendance à l’instar de l’Armée de Libération Nationale (ALN). Viendra ensuite le temps que nous espérons tous, celui de la reconstruction du pays.
La citoyenneté devra être le lien qui fera des individus des acteurs conscients de leurs droits et de leurs devoirs. La citoyenneté se nourrit de savoir, de justice, et de solidarité : les réformes de l’éducation sinistrée, de la justice aux ordres et du système de santé abandonné devront être les priorités absolues.
Nous, scientifiques algériens résidant et travaillant à l’étranger sommes particulièrement sensibles au sujet de l’éducation. L’enseignement devra retrouver sa place de moteur du développement, et devra s’ouvrir sur le monde et sur le savoir, et promouvoir les valeurs universelles propres à toute civilisation humaine. L’éducation devra ainsi cesser d’être l’otage des affrontements idéologiques comme elle l’a été depuis l’indépendance.
Une autre grande priorité du développement du pays est la sortie urgente de la dépendance aux hydrocarbures qui devra mobiliser toutes les énergies.
L’économie de bazar et de l’import-import devra être remplacée par une économie moderne, libérée de la corruption et des monopoles occultes qui amassent de l’argent sans fiscalité et sans investissements productifs pour le développement du pays et la création d’emplois.
En attendant de vivre un tel projet exaltant, nous renouvelons notre soutien aux marches pacifiques du peuple algérien, nous joignons nos voix à leurs revendications légitimes et nous l’assurons de notre totale solidarité afin de faire tomber le régime et instaurer une nouvelle République algérienne, véritablement populaire et démocratique.
Le 19 mars 2019
Les signataires
Farès Djama , physicien, Marseille, France Abdenour Lounis, physicien, Orsay, France Nadia Yahlali, physicienne, Valence, Espagne Farid Ould-Saada, physicien, Oslo, Norvège Hacène Manaa, physicien, Manama, Bahreïn Abdelouahed Hamdi, mathématicien, Doha, Qatar Tewfik Boutekedjiret, médecin-biologiste, Créteil, France Linda Hassaine, pharmacologue, Lausanne, Suisse Yacine Kadi, physicien, Genève, Suisse
lematindalgerie.com

Plus la peine de se rendre à un tribunal pour recrifier une erreur d’état civil
Source : algerie-focus.com
Selon une consigne du ministère de l’Intérieur, les citoyens désirant corriger des erreurs sur leurs papiers d’état civil (actes de naissance, de mariage, de décès ou autres) ne seront plus contraints d’entamer eux-mêmes la démarche de rectification auprès du tribunal. C’est au niveau des APC que les demandes de rectification seront déposées et traitées.
La nouvelle consigne du ministère de l’Intérieur va satisfaire les citoyens qui mènent un véritable parcours du combattant pour corriger des erreurs portées sur leurs papiers d’état civil. Si ces derniers devaient auparavant procéder eux-mêmes à la rectification du document en déposant une demande auprès du tribunal et en entamant une procédure qui exige des va-et-vient fréquents entre l’APC et le tribunal concerné, le ministère de l’Intérieur en a décidé autrement.
Le quotidien d’information arabophone El Khabar rapporte que la directive du ministère de l’Intérieur stipule que chaque citoyen qui constate une quelconque erreur ou une omission au niveau de son acte d’état civil est appelé à demander la rectification de cet acte en déposant une demande auprès de l’APC de sa commune de résidence.
Le ministère de l’Intérieur commande, par ailleurs, à chaque APC de recruter deux fonctionnaires compétents pour recevoir les demandes de rectification des documents d’état civil des citoyens. Conformément à cette directive, chaque APC choisit deux fonctionnaires compétents et envoie leurs noms à la direction de l’organisation et des affaires générales de la wilaya, qui envoie à son tour la liste complète au procureur général auprès du Conseil judiciaire afin de publier les noms des délégués de chaque APC.
Les fonctionnaires en question auront pour tâche de classer les demandes de rectification en fonction de la gravité de l’erreur (simple coquille ou élément substantiel) avant de transférer ces demandes à l’instance concernée au niveau du tribunal pour procéder à la rectification par voie administrative ou judiciaire. Le rôle des deux agents chargés de la rectification des documents d’état civil comportant des erreurs ne s’achève pas ici. Ces derniers sont censés recevoir les jugements de rectification auprès du tribunal et doivent se charger personnellement de la correction des erreurs au niveau du répertoire d’état civil de l’APC. L’instruction du ministère de l’Intérieur, qui rentrera prochainement en vigueur, épargne aux citoyens un long parcours.
C’est dans le but de rendre la vie plus facile aux citoyens que le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a décidé de placer, au niveau de chaque APC, des délégués qui se chargent de la correction des documents erronés.
source photo : fkirina.com
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